Les changements d’humeur ou troubles de l’humeur chez la femme peuvent avoir un lien psychique. Il peut en effet s’agir d’une maladie mentale (dépression, trouble bipolaire…) qui l’empêche de contrôler ses émotions. Cela peut également avoir un lien avec la menstruation de la femme. Il existe une maladie, le « trouble dysphorique prémenstruel » qui entraîne le dérèglement de l’humeur. Face à ces troubles, le compagnon ou le mari doit s’adapter et essayer de la comprendre. Il faut qu’il sache comment se comporter face à ses changements d’humeur.
Qu’est-ce que le trouble de l’humeur ?
Changements d’humeur, anxiété, crises de larmes, crises de nerfs, beaucoup de femmes sont atteintes par ces troubles. L’humeur est un état d’esprit qui est sous la domination d’une émotion (tristesse, colère, joie…). Lorsque les émotions sont alors incontrôlées, c’est là que surviennent les troubles. Par ailleurs, dans le trouble de l’humeur, ce sont généralement les émotions négatives qui sont les plus intenses. Il s’agit d’un trouble mental où tout est excessif : tristesse, gaieté et/ou exaltation. Il est également qualifié de trouble affectif. « Affectif », parce que les émotions sont révélées par les gestes et les expressions du visage.
Les femmes sont les plus sujettes aux changements d’humeur
Par rapport aux hommes, les femmes sont beaucoup plus sensibles aux troubles psychiques. Cela s’explique tout simplement par les disparités cérébrales. Des chercheurs ont fait des études sur ce fait que le dérèglement du cerveau a plus d’impact sur les femmes. Selon les résultats, on retrouve un taux élevé de maladie de trouble anxieux, d’Alzheimer et de dépression chez elles. Pour la femme, les zones cérébrales correspondant au contrôle des émotions, à la concentration, à la gestion de l’humeur et de l’anxiété sont beaucoup plus actives. C’est pour cette raison qu’elle est plus émotionnelle et change plus rapidement d’humeur.
Les différentes sortes de troubles de l’humeur
Pour pouvoir gérer une personne qui présente des changements d’humeur, il faut d’abord connaître quel type de trouble est-ce ? Il existe plusieurs sortes de troubles de l’humeur qui sont assez difficiles à distinguer :
La dépression
Dans la dépression, la personne ressent constamment et intensément des émotions négatives. Elle est incapable de gérer sa colère, sa tristesse ou sa joie. Chez les personnes dépressives, la tristesse et la colère durent beaucoup plus longtemps que les personnes normales. Elles ont l’impression que leur vie est limitée par une succession de souffrance. La durée de la crise dépend du type de dépression. Il y a par exemple la forme majeure qui persiste pendant deux semaines. Il y a également la dépression saisonnière qui revient chaque année au même moment. Généralement, elle survient au début de la période hivernale. Il y a aussi le trouble bipolaire et le trouble postnatal qui sont très fréquents chez les femmes.
Le trouble bipolaire
Il est vrai que tout individu a une humeur changeante selon la saison, la journée, l’heure… En effet, il varie suivant différents facteurs : émotions, événements, température ou autre. Chez les personnes atteintes de la bipolarité, le changement prend plus d’ampleur. Même le sujet atteint peut être inconscient de son comportement. La personne bipolaire vit en permanence une phase dépressive pleine de tristesse qui ralentit ses pensées et ses actes. Elle vit également une phase maniaque où elle est trop exaltée que ses pensées se bousculent. Entre ces phases extrêmes, elle peut tout de même être normale et vit comme tout le monde.
Le trouble cyclothymique
Il s’agit d’une forme de troubles bipolaires, mais certains chercheurs le classent comme étant un trouble de la personnalité. Il s’agit d’une instabilité persistante de l’humeur avec une période d’exaltation légère ou de dépression. Contrairement aux autres troubles, il est de loin moins prolongé et moins sévère. Diagnostiquer ce type de trouble est assez complexe, c’est pour cela qu’il faut se retourner vers un spécialiste. La personne souffrant de cyclothymie présente une succession de périodes euphoriques et de périodes de baisse d’humeur. Elle passe facilement de triste à gaie et de joie à colère. Ce trouble est souvent accompagné de troubles anxieux, alimentaires, d’addictions…
Le trouble dysthymique
La dysthymie est également une forme de trouble de l’humeur chronique et persistant, impliquant également un état dépressif. Bien qu’elle soit moins intense, la personne est toujours d’humeur irritable ou sombre. Elle présente des troubles de sommeil ou de l’insomnie et a une difficulté à se concentrer. L’estime de soi reste faible chez la personne affectée et elle est souvent indécise. Le trouble dysthymique est constant et durable. Mais en persistant, elle peut se transformer en dépression majeure. Il est majoritairement détecté chez les femmes que chez les hommes.
Autre trouble chez les femmes : le trouble dysphorique prémenstruel
Il ne s’agit pas non plus de traiter votre compagne de malade mentale, faites attention ! Ses changements d’humeur peuvent également avoir un rapport avec ses fameuses règles menstruelles. Il s’agit du trouble dysphorique prémenstruel qui atteint environ 90% des femmes : une forme sévère de syndrome prémenstruel. Les symptômes sont spécifiquement d’ordre psychologique. Pendant une crise du trouble dysphorique prémenstruel, la femme est d’humeur dépressive. Elle est anxieuse et a moins d’intérêts pour les activités. Outre la prise de médicaments, il est possible de traiter ce type de trouble par l’activité physique. La modification du régime alimentaire peut également aider à améliorer son état.
Les conséquences des changements d’humeur dans votre couple
Les changements d’humeur affectent également l’entourage de la personne atteinte, surtout son compagnon ou son conjoint. Sans se demander quelle est réellement la raison de ce mal-être, beaucoup d’hommes quittent leurs femmes pour s’éloigner de sa négativité. Ce sont aussi les principales causes de l’infidélité de l’homme, puisqu’il pense trouver de la stabilité ailleurs. Les troubles détruisent la communication au sein du couple. Car dans l’état de crise, la femme déprimée peut être agressive, voire paranoïaque et c’est insupportable pour l’homme.
La femme peut également perdre son estime de soi face à un conjoint qui la considère comme « une malade ». Effectivement, les troubles impactent la sexualité ce qui peut emmener à la dissolution du couple. Que ce soit l’un ou l’autre, il est possible que le désir diminue. Pour la femme atteinte de dépression, cela peut être dû à ce manque d’estime. Pour l’homme, cela peut être causé par la modification de sa vision de la femme en tant que « malade ». Parfois, en percevant que sa performance sexuelle diminue, son anxiété augmente de plus en plus. Ce qui affecte encore plus ses désirs et ses performances sexuels.
Comment gérer les changements d’humeur de votre compagne ?
Le plus important est de savoir comprendre votre copine (ou votre femme). C’est pourquoi il est important de se parler pour qu’elle vous dévoile d’où viennent ses colères, ses tristesses… Sachez qu’une crise se prévoit, ce sont surtout les humeurs négatives qui annoncent son malaise (colère ou léger agacement). Il faut alors que vous sachiez quels comportements adoptés face à ces crises :
- Il faut l’écouter et avoir de l’empathie pour elle : quelqu’un qui présente des troubles de l’humeur se sent généralement seul et incompris. Vous devez donc être bienveillant avec elle sans pour autant exagérer au risque de l’étouffer. Lorsqu’elle vous parle, elle parle souvent de pensées négatives, vous devez éviter de la juger.
- Évitez de la « secouer » : son mal-être et sa mauvaise estime la découragent et peuvent la rendre paresseuse. Elle se fatigue plus vite à cause de sa lutte contre les idées noires et sa paresse. Évitez de comparer sa maladie avec une faiblesse de caractère. Par contre, il est important de l’encourager avec positivité et sourire. Montrez-lui de temps en temps que vous êtes là pour elle et surtout que vous l’aimez.
- Proposez-lui votre aide : cela peut la soulager de savoir qu’elle peut aussi compter sur votre aide. Il faut seulement faire attention à ne pas la déresponsabiliser pour éviter qu’elle culpabilise davantage. Mais quand vous êtes ensemble, évitez quand même de vous comporter comme son médecin ou son héros.
- Partagez des activités avec elle et préservez sa propre vie : lorsque votre emploi du temps le permet, allez par exemple faire du sport ensemble ou allez au cinéma… En même temps, laissez-la voir ses ami(e)s et continuez à faire les activités qui la motivent. Beaucoup de personnes déprimées ont honte de leur état maladif. Elles préfèrent alors le garder secret et éviter de revoir les amis. Pourtant, garder le contact et en parler avec ses amis est très important pour son rétablissement. C’est pourquoi il faut l’encourager à reprendre contact avec eux.
- Soyez toujours positif : elle a besoin d’un entourage positif pour éviter de broyer du noir. Il faut combattre sa vision négative en la rassurant et en lui montrant les côtés positifs des choses. Lorsqu’elle fait des efforts, soulignez-les pour la valoriser.
Les propos à éviter devant sa copine dépressive
Quand vous parlez avec une personne atteinte de dépression ou de trouble de l’humeur, il faut éviter certains propos. Ils peuvent la blesser ou la faire culpabiliser, ce qui la pousse à être plus déprimée. Voici quelques exemples de propos à surveiller :
- « La dépression, c’est juste de la tristesse… » : vous devez toujours prendre son malaise au sérieux. Vous devez être conscient de la véracité de cette maladie.
- « Essaye au moins de sourire… » ou « Aie un peu de volonté… » : sourire lui demande beaucoup d’effort, car la maladie l’en empêche. Il est inutile de la forcer à sourire ou à faire quelque chose pour éviter de l’épuiser encore plus.
- « La dépression, c’est dans la tête… » : ce propos est assez insultant, parce que la dépression est réelle. Il est lié à un désordre biochimique dans le cerveau.
- « Tu devrais doubler la dose de tes médicaments… » : soigner un trouble psychique est compliqué. Certaines dépressions sont résistantes aux médicaments et il faut du temps pour trouver le bon traitement. Suivre un traitement peut être dur pour la personne, il faut beaucoup de patiences.
Vous pouvez testé l’humour ça marche pas mal aussi 😉